Plus d'un quart des fumeurs ont augmenté leur consommation de tabac pendant la période de confinement.
Depuis près de six ans, si l'on se fie au baromètre de Santé Publique France, le tabagisme n'a de cesse de perdre du terrain. Et pour cause, par rapport à 2014, le tabagisme en général est en baisse de 3,9 points, et de 4,5 points pour le tabagisme quotidien. Malheureusement, la pandémie de Covid-19 et le confinement de la population a porté un coup d'arrêt à cette bonne dynamique. "Campagnes de sensibilisation, combats pour l’interdiction du tabac dans les espaces publics, augmentation des prix… Alors que la lutte menée par la Ligue commençait à porter ses fruits avec une diminution notable de la consommation depuis quatre ans, et plus particulièrement chez les femmes en 2018 et 2019, nous savons désormais que plus d’un quart des fumeurs ont augmenté leur consommation avec le confinement", affirme Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer.
Cinq cigarettes de plus en moyenne pour les fumeurs quotidiens
Et de poursuivre : "Cette tendance concerne même 41% des jeunes fumeurs ! C’est un constat terrible. L’industrie du tabac, elle, n’a pas été confinée ! Il est temps de la faire payer pour les dégâts sanitaires, sociaux et économiques qu’elle cause sans scrupule. Nous avons démontré qu’une politique volontariste pouvait donner des résultats : nous ne devons rien lâcher et poursuivre ce combat acharné pour que notre objectif d’une 'Génération sans tabac' en 2030 ne soit pas une utopie !"
Depuis le début de la crise sanitaire, les ventes de tabac se sont envolées et ont enregistré une hausse de 25%, en raison de plusieurs facteurs bien spécifiques du confinement. "Cette hausse de la consommation est inévitablement liée au confinement. Pour beaucoup, cette période aura été synonyme d'anxiété et de dépression, et ces facteurs ont profité au tabac", indique Charlotte Douchet, assistante de direction de la Ligue contre le cancer 13 et en charge du volet "Prévention" de l'association. Un constat terrible qui pourrait avoir des répercussions à long terme sur la santé de Français face à ce fléau, responsable de près de 75 000 morts dans l'Hexagone chaque année.
La Ligue contre le cancer toujours mobilisée
À l'occasion de la Journée mondiale sans tabac, organisée le 31 mai, la Ligue contre le cancer a appelé à ne pas relâcher les efforts et à continuer de se mobiliser contre le tabagisme. "Il est primordial de ne pas perdre les acquis de la politique active de lutte contre le tabagisme menée depuis des années par de nombreux acteurs pour la santé publique, dont la Ligue contre le cancer", insiste l'association, qui plaide pour une harmonisation des prix du tabac au niveau européen. "Le contexte est spécifique, mais nous avons mis en place des dispositifs "Arrêt Tabac" avec des agendas, des objectifs à atteindre, des informations relatives au souffle, à l'odorat ou au goût que l'on récupère suite à un arrêt de sa consommation de tabac. Lorsque la crise sanitaire sera passée, nous continuerons les expositions et les interventions dans les collèges et les lycées afin de sensibiliser les plus jeunes. Tout comme nos actions de sensibilisation dans les piscines et sur les plages", confie Charlotte Douchet. En 2019, près de 1000 nouveaux espaces (plages, parcs...) sans tabac ont été mis en place par la Ligue, portant leur nombre à 2 800 répartis dans 43 départements, comme les plages Borély, de Bonneveine et de la Pointe Rouge.
Publié par La Ligue contre le cancer - Comité des Bouches du Rhônes 13 - le 29 mai 2020